En 2017, cela fera 60 ans que disparaissait Christian Dior. Haute couture, mode, parfums, le nom de Dior est resté universellement célèbre et la marque continue de rayonner planétairement. Ce que l’ on sait moins, c’est que la plupart des décisions de cet entrepreneur visionnaire étaient guidées par la voyance, les tarots, l’astrologie, les rêves… Retour sur les divins secrets d’un génie créatif qui détestait s’exposer publiquement.
Mon enquête commence en Août 2015. Comme chaque année depuis que je suis enfant, je me promène à Granville (Manche), lieu de naissance de Christian Dior. Je déambule dans les allées de la villa des Rhumbs, là-même où tout commença pour Christian Dior. La falaise, le bruit du vent et de la mer, les jeux des couleurs et des lumières de ces lieux m’ont toujours mystérieusement capté, attiré, happé, fasciné…
N’y entendant pas grand chose en matière de mode ou de couture, j’y entendais pourtant tout autre chose. Enfant déjà, puis ensuite adolescent. Comme la voix d’un ami, d’un frère, d’un protecteur. Tant de fois me taraudaient mille questions, en arrivant à Granville. Et quand je ressortais du jardin de la Famille Dior, c’est avec cette présence rassurante que je repartais en guise de réponses. Encore actuellement, beaucoup de messages captés en ces lieux «dioresques» me servent dans mes prédictions quotidiennes.
Je voulus en savoir davantage et me mis à chercher, à comprendre. Tout d’abord par des lectures, puis grâce à des rencontres. Si incontestablement, l’isolement de la villa granvillaise entre terre et mer me ramenait souvent à un Dior enfant solitaire et dans «son monde», je commençai par apprendre que tout petit, Dior chérissait sa grand-mère qui connaissait les noms des étoiles par cœur. Grand-mère Martin se montrait très attentive aux signes du destin et son tarot de Marseille n’ était jamais bien loin…
Dior rend t-il hommage à son aïeule lorsque, bien plus tard, il proclamera dans ses Mémoires, sa «fidélité aux diseuses de bonne aventure»? La question se pose.
Mais, avançons un peu. Dior a maintenant 14 ans. Nous sommes en 1919. Le jeune Christian participe à une foire au profit des soldats mutilés par la guerre 14-18. Il est déguisé en bohémien pour vendre les souvenirs d’une vieille chiromancienne. La journée se passe, mais le soir la chiromancienne lit les lignes de la main de Dior et lui prédit :
« Vous vous trouverez sans argent! Mais, les femmes vous seront bénéfiques.
C’est par elles que vous réussirez !
Vous en tirerez de très gros profits, mais vous serez obligés de faire de nombreuses traversées… »
La voyante replie doucement la main du petit Dior.
La nuit tombée, de retour dans la riche villa familiale, Christian Dior narre les prédictions de la chiromancienne. Il sera alors moqué de tous, la risée de son entourage. A l’époque, l’argent coule à flots chez les Dior. Et pourtant… Dix ans après, Dior est réveillé en pleine nuit par un miroir qui se brise ! Le jeune artiste qu’il est devenu pressent le pire. Et il a raison… La crise de 1929 sonne la fin d’un monde. Les bourses sont foudroyées. C’est le Krach. Les actions chutent. 1931 : la famille Dior est ruinée ! Un malheur n’arrivant jamais seul, la mère de Dior, Madeleine, meurt subitement, la même année. Et en 1934, Christian Dior est atteint par la tuberculose. S’en suivra une longue convalescence à Ibiza, en Espagne. Sept ans de malheur. Mais ça, c’était avant la guerre… Dior le sait, le pire n’est jamais sur…
En 1936, Dior esquisse ses premiers croquis de mode. C’est un succès. Les prophéties de la Gitane granvillaise lui reviennent alors en mémoire… Mais, trois ans après, la guerre est déclarée ! Sous l’occupation, sa soeur Catherine s’engage dans la résistance. Elle sera arrêtée, puis déportée. Pendant un an, Dior n’a plus aucune nouvelle de sa sœur. Il craint le pire. De Juin 1944 à Mai 1945, mort d’angoisse, il trouve chaleur et réconfort auprès de plusieurs voyantes qui lui prédisent toutes le retour de sa sœur. Dans la nuit du 27 mai 1945, un coup de téléphone lui annonce le retour de Catherine à Paris le lendemain matin dans un train de déportés. Accolades, larmes de joie…
Les voyantes ont vu juste !
Fin de la guerre…Dès 1946, Christian Dior crée sa propre maison de couture. Le talent et les idées sont là, mais il lui faut trouver les bons partenaires. Le « miracle Dior »n’est plus loin maintenant. Et c’est sa voyante, Madame de Faultrier qui va y contribuer. Dior la consulte. La cartomancienne lui prédit:
« Vous allez recevoir d’importantes propositions de trois hommes d’affaires.
Refusez la première! Refusez la seconde !
Vous accepterez la troisième… »
Villa de Christan Dior à Granville
Les jours passent. Après deux refus, un matin, le pied de Dior trébuche sur une étoile en métal doré qui s’est décrochée d’une voiture à cheval. Dior empoche l’étoile mystérieuse. Dans la foulée, le milliardaire Marcel Boussac lui est présenté. Dior obtient sa commandite. La troisième rencontre fut la bonne. Le 13 février 1947, Christian Dior, inconnu le 12, était célèbre. C’est la naissance du New-Look.
Les dix ans de gloire de Dior commencent.
Désormais, Christian Dior ne fera plus rien sans consulter sa voyante fétiche, sa « Loutte », comme il la surnomma.
Soudain, Dior est à nouveau en proie à ses inquiétudes. L’argent de Boussac lui fait peur. Dior n’est pas prêt à risquer son indépendance au prix d’un marché avec le diable. Il hésite, tergiverse et part consulter Madame Delahaye, la voyante qui lui avait prédit le retour de déportation de sa sœur.
«Acceptez !
Pas de rupture avec Boussac, lui annonce t-elle en lisant ses tarots, négociez mieux et vous resterez indépendant ».
Après d’interminables discussions avec le milliardaire, Dior décroche non seulement un contrat en or, mais surtout la garantie de rester statutairement inamovible et responsable de la SARL Christian Dior.
Bien plus tard, un ami d’enfance du créateur aura cette remarque: « Dior ? Il a été intelligent dix minutes dans sa vie ! C’est sa voyante qui a joué un rôle décisif à un moment crucial de l’histoire de la mode française.»
Et encore plus récemment, l’une de mes plus fidèles clientes Parisiennes, qui fut elle-même couturière auprès de Christian Dior et qui le côtoyait chaque semaine, (nous la dénommerons Madame G.), me confiait que son patron était surtout « quelqu’un de très sensible et très empathique, voire empathe ». Combien de fois m’a t-elle révélé que dans les ateliers de confection, elle et ses collègues couturières « ressentaient sa présence à chaque instant, même quand il était loin. ». Madame G. ne m’a jamais caché non plus que « Dior les choyait et ne voulait surtout pas les déranger. »
Retour en arrière. 1947. La légende Dior est en marche. D’abord le rush frénétique des mondaines, puis les acheteurs américains s’arrachant les modèles Dior de 120.000 à 1.400.000 francs.
En 10 ans, 250.000 litres de parfum furent vendus, sans compter, les gants, les fourrures,… Les entreprises Dior s’étendent sur 24 pays. Le chiffre d’affaires explose année après année, jusqu’à atteindre plus de 5 milliards de francs en 1957.
Pourtant, durant ces années, Christian Dior, l’homme, ne se dépare jamais de l’étoile en métal doré que le destin mit jadis sur sa route. Dans ses studios (de 8 étages) de l’avenue Montaigne à Paris 8, (encore le 8, chiffre fétiche de Dior…), le « gri-gri » est posé sur son bureau à chacun des défilés et pour toutes les présentations. Entre deux collections (jamais un jour impair !), il se tirait
les cartes lui-même. Au milieu des mannequins à demi-nus, donnant les ordres, il travaillait toujours avec un stick à la main, pour pouvoir toucher du bois rond. La mort le terrorisait. D’ailleurs, à ses débuts, la signature de Dior était toujours précédée d’ une croix…
Les thèmes de ses collections côtoient parfois les mondes secrets de Dior.
Il baptisera ainsi certains de ses modèles
Tours de cartes, Bonne étoile », Horoscope, ou encore… Cartomancienne.
Je fus d’ailleurs moi-même intrigué et amusé, lors d’un récent séjour à Tokyo, au Japon, de voir des liseuses de lignes de la main professionnelles nippones assises au pied de l’enseigne Dior dominant la très chic et high-tech avenue de Ginza (l’équivalent de nos Champs-Elysées parisiens). Tradition et modernité ! Chez Dior, le mystique et la réussite dansent de pair, mais de succès en succès, Dior joue et rejoue, mais plus il gagne, moins il a le droit de perdre ! Désormais, Christian Dior pèse des millions et des millions de dollars et l’aura de la marque serait fatalement atteinte par l’échec d’une collection… Alors, pour conjurer le mauvais sort, Dior ira jusqu’à afficher ses collections de trèfles à quatre feuilles et un brin de muguet sur la chaîne de télévision américaine CBS. Les Etats-Unis sont sous le charme de la marque, de l’homme…
Encensé de partout, Dior sent pourtant monter l’angoisse et assume difficilement le succès. Devenu boulimique, il prend beaucoup de kilos. Désormais, il sait qu’à chaque collection, il risque le salaire de 1.700 salariés dans le monde entier. Fini le petit jeu sans conséquence. Malgré ce stress, Dior accélère encore. Il saute d’avion en avion. Epuisé, éreinté, il se démène aux quatre coins de la planète pour que brille la marque. Dior est fabuleusement riche, mais il est surmené, prenant à peine le temps de souffler dans sa maison de Milly-la-Forêt ou dans son palais des Mille et une nuits. A sa voyante, Madame de Faultrier, Dior disait: « Ma Loutte, donnez-moi votre main. Elle m’apporte son fluide bénéfique. » Ou bien « Je me sens tourmenté ma Loutte. Allez donc faire pour moi une neuvaine en l’honneur de Sainte-Rita, à la Madeleine. » Car le secret ne sera jamais trahi : les deux accidents cardiaques de Dior. En aucun cas, cela ne devait être su. De plus, Dior souffre d’un grave problème rénal. Son organisme élimine très mal les graisses. Malgré cela, Dior continue de brûler la chandelle par les deux bouts…
Jusqu’à à ce mois de septembre 1957, où Dior doit se rendre à Montecatini, en Italie. Or, sa voyante, Madame Delahaye ne veut pas entendre parler de ce voyage. « N’y allez pas!!! », lui intime t-elle. De très mauvais signes sont lisibles dans ses tarots. Par tous les moyens, la cartomancienne tentera de dissuader Dior, qui pour une fois sourit mystérieusement de la prophétie…
Le 24 octobre 1957, le monde entier apprend la mort de Christian Dior, suite à une crise cardiaque fatale, à… Montecatini en Italie.
Exactement six jours auparavant, le 18 octobre, intuitivement, Dior avait téléphoné: « Si je meurs, qu’on ne grave pas autre chose que mon nom sur ma tombe… »
Dans quelques jours, je reprendrai la route, direction Granville et la Villa des Rhumbs, retrouver ce jardin fermé qui a protégé notre enfance.
Contact auteur de cet article :
Jérome MOREL
Voyant et médium
Consultation en cabinet et par téléphone
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